… le 28ème anniversaire de l’instauration de l’état de guerre en Plombogne, mais hier je ne pouvais pas écrire. Alors voilà voilà voilà… C’était avant-hier, aussi, ledit état de guerre, en tout cas si l’on en juge par la température des débats. La fameuse photo , vous la connaissez, bien sûr, tout le monde la connait, mais je la mets quand même.
En principe, rien ne laissait présumer qu’il y aurait du neuf : comme depuis 28 ans, deux camps à peu près égaux en nombre devaient s’affronter, les uns réclamant un châtiment exemplaire de Jaruzelski, traitre et bourreau fratricide, les autres clâmant aux cieux la gloire du général, héros et sauveur de la nation qui avait déjà assez souffert. Comme chaque 13 décembre depuis vingt ans, une petite foule devait se rassembler devant sa maison pour y allumer des bougies et des cierges en mémoire des victimes de son coup d’état. Une semaine de bousculade audio-visuelle et blogo-journalistique et le calme reviendrait jusqu’à l’année prochaine.
Mais voilà-t-y pas qu’un historien de l’Institut de Mémoire Nationale IPN publie les notes personnelles du général Anouchkine, adjudant-aide de camp du maréchal Koulikov, commandant en chef du Pacte de Varsovie en personne. Et dans ce notes – du matos qui vaut son pesant de TNT : des notes prises notamment lors des entretiens que Jaruzelski et Koulikov avaient eus 2-3 jours avant la proclamation de l’état de guerre, où le général présente au maréchal le déroulement des préparatifs et la situation dans le pays des Plombiers (ce qui pourrait encore être considéré comme plus ou moins normal, enfin, façon de parler), mais aussi et surtout, où notre héros national réclame expressis verbis une aide militaire de la part des Soviets et le vieux maréchal le rassure en disant que l’armée plombière s’en tirerait certainement très bien toute seule, face à cette poignée de revolutionnaires (c’est le terme employé, dans la bouche d’un communiste on sentirait presque de l’affection).
Bref, contrairement à ce qu’il affirme depuis plus d’un quart de siècle, notre héros national n’a pas instauré l’état de guerre pour éviter une intervention soviétique quasi imminente, mais au contraire, il demandait cette intervention et elle lui a été refusée.
Le pauv’ gars a tout de suite dit qu’il s’agissait d’un faux, mais d’autres historiens sont arrivés pour confirmer que ces notes existaient bel et bien et qu’elles étaient partiellement connues depuis quelques années déjà. Eh bé…
Personnellement , je n’ai jamais eu trop de sympathie pour lui, mais effectivement , j’étais prêt à admettre que même si l’intervention russe n’était pas courue d’avance, lui, il y croyait et il avait fait tout son possible pour l’éviter. Que nenni…
Tristehistoriquement vôtre
Meunniez-Tudor