Encore un anniversaire - et une occasion perdue de se taire ;-) Le 28 avril 1923 La jeune République des Plombogne inaugurait le port de Gdynia. Suite au Traité de Versaille de 1919, le Pays des Plombiers, fraichement réssucité, obtenait en même temps, avec une partie de la Poméranie orientale, un petit accès à la mer. Gdańsk (Dantzig, si l'on veut) étant peuplé en écrasante majorité par des Allemands, ne lui a pas été attribué mais obtint le statut de "Ville libre" indépendante. Juste de quoi faire chier tout le monde autour et dedans et laisser mijoter, avec le temps, une autre gueguerre. Mais passons.
Comme nous l'avons dit, les Plombiers pouvaient déjà prendre des bains de pieds dans l'eau de mer, mais pour exporter leurs produits (en fait,c'est principalement à ça que ça sert, la mer, paraît-il) - que dalle ou avec de gros problèmes, étant donné que les autorités de Dantzig ne ressentaient pas forcement un amour incontrolable pour leur nouveau voisin. Les Plombiers l'ont vite ressenti, déjà pendant la guerre avec les Bolchéviques en 1920, lorsque les dockers dantzigois, soutenus par leur gouvernement, firent grève pour bloquer les transports d'armes acheminés par voie de mer depuis la France, l'Angleterre et les USA. On décida donc rapidement de construire un nouveau port et l'heureux élu fut un petit village de pêcheurs - Gdynia, à quelques bornes du port de Dantzig. Ce fut, dans les années 1920, LE chantier national par excellence, le plus grand du pays (pensez-vous : un grand port, une ville et quelques centaines de kils de chemin de fer pour relier le tout au reste du pays).
(Photo : Gdynia en 1924 - c'est comme ça que tout a commencé. Remarque en marge : sur les photos anciennes, j'adore cet air sollennel de la gente photographiée)
En 1939, à la veille de la Guerre, Gdynia comptait plus de 120.000 habitants et le volume de marchandises achemninées enf aisait le port le plus important de la Baltique. Chantier naval, port de guerre, école de marine, aéroport et tout et tout ... par la force des choses c'était la ville la plus moderne du pays, avec une architecture moderniste bien soignée (pour les amateurs de l'architecture - vaut le détour, étant donné que la ville n'a pas été détruite pendant la guerre). Tout l'entre-deux-guerres plombier a été marqué par un amour soudain et inébranlable pour la mer et la chose maritime, chose nouvelle et assez étonnante de la part d'une nation de plaines et forêts qui jusqu'alors était plutôt "chasse" que "pêche".
(photo : Le port et le centre-ville de Gdynia autour de 2000)
Actuellement, Gdynia, Gdańsk et Sopot (station balnéaire coincée en les deux "grands", en même temps la ville la plus chère de Plombogne) forment une agglomération (appelée Trójmiasto, littéralement : "tripolis", pron. trouille-miasseteau, au moins une fois, c'est facile à écrire en français) assez importante, avec tout ce qu'il faut pour vivre et bosser : l'industrie, un peu de high-tech, pas mal de commerce (deux grands ports, quand même), les universités, les plages, les forêts, une vieille ville bien hanséatico-moyenâgeuse. Mais ça, ça mérite un sujet à part.
(Photo : "Dar Pomorza" - voilier-école de l'Ecole Supérieure de la Marine, par lequel sont passés tous les futurs officiers de la marine marchande depuis les années '30 jusqu'au années '80. remplacé par son jumeau, le "Dar Młodzieży". Les deux voiliers ont été achetés gràce à des collectes de dons auprés de la population plombière. Le "Dar Pomorza" reste un bâteau-légende, il est visitable dans le port de Gdynia.)
Portuairement votre
Meunniez-Tudor